Rassemblée autour de notre cheffe de course Francine et de son fidèle acolyte Farf, l'équipe de choc peut s'élancer en direction du glacier de Zinal. D'une constitution hétéroclite dans un tas de domaine qui nourrira beaucoup d'anecdotes (âge, expérience, vécu au sein du CAS, relation amicale), cette première portion est l'occasion de commencer à faire connaissance et de rompre la glace.
Après une halte au bord d'une impressionnante grotte glaciaire, Francine nous accorde très généreusement une dernière petite pause avant la réelle prise de dénivelé jusqu'à la cabane. Centré sur les caractéristiques capillaires de certains, ce moment sert à faire fondre définitivement les derniers petits glaçons encore présents entre nous.
La chaleur nous propose une neige transformée qui ne manque pas de nous alourdir les skis avec de gros sabots qui résistent aux coups de boutoirs de Stéphanie pour les déloger. Son bâton en carbone ne pourra pas en dire autant… Dans un élan de générosité, Yves lui en prêtera un et finira la journée avec un seul.
Se cachant derrière une dernière petite crête, le site de la cabane nous offre un panorama grandiose dominé par l'Obergabelhorn, voisin de son amie non moins impressionnante, la Dent Blanche.
Le décor est planté et c'est à l'ombre de ses mastodontes que nous nous amusons (mais toujours dans le sérieux, la précision et l'abnégation !), une partie de l'après-midi à creuser des boîtes aux lettres pour faire coulisser à l'aide de nos mouflages ultra performants les cobayes le long de la crevasse virtuelle qui mène aux douces effluves des toilettes extérieures…
Par la suite, le ciel se couvrira en même temps que le vent se lèvera faisant pointer quelques inquiétudes pour l'arête du Blanc de Moming. Ces dernières ne sont pas levées au réveil mais la décision est prise de monter afin de voir par la suite si le temps se découvre. L'abnégation, qualité bien reconnue à ce groupe, paiera puisqu'au fur et à mesure de l'ascension les montagnes se dégagèrent et nous allions bénéficier de conditions idéales pour la traversée de cette arête spectaculaire qui nous ouvre la vue notamment sur le Weisshorn.
Les cordées sont faites et nous passons l'obstacle sans difficultés majeures menés de mains de maître par les plus expérimentés du groupe.
Occultant la montée finale au Dôme en raison des nuages qui commencent à remonter le long du glacier de Moming, on se met en route pour suivre Francine qui nous guide dans la descente entre seracs et crevasses. L'équilibre entre pause contemplative et souci de jouir au maximum de la pente n'est pas facile à trouver tant les deux idées nous font saliver.
Nous finissons par atteindre le parking en version skating.
Le dernier moment de convivialité du week-end autour d'un combo Spritz-Hamburger se fera à l'image de la sortie marquée par les sommets ensoleillés, la bienveillance, le partage dans la décontraction et la sécurité. Caractéristiques qui marquent également notre duo de chefs de course. Grand merci à eux.
Guillaume Ducommun
