Après un rendez-vous à la gare de Saint-Triphon, nous nous retrouvons un peu trop en avance aux installations de Télé-Marécottes, ce qui nous laisse le temps de prendre un café-thé. Les bennes démarrent en retard, et nous ne sommes pas rapides pour la montée, qui est assez raide, mais nous finissons quand même par nous encorder au col de la Golette.
L’arête commence doucement, un peu de corde courte, puis quelques passages de grimpe. Violaine escalade un gendarme sans voir qu’une vire côté Martigny nous en aurait dispensé – erreur d’itinéraire qui nous fait aussi prendre du retard. Mais l’itinéraire est joli, et les cordées apprennent à s’assurer petit à petit. Nous arrivons à la première désescalade.
La cordée de Pierre passe devant pour aller installer le Clocher en moulinette (une magnifique fissure en 4C, esthétique mais qui nous fait encore perdre du temps), tandis que les deux autres prennent une petite pause. Tout le monde finira par grimper ce Clocher en réussissant à enchaîner quelques mouvements plus techniques.
Nous nous ré-encordons et arrivons au Rasoir, qui est délicat : relai malcommode, moulinage ou désescalade pas si facile, parce qu’il faut réussir à rester sur le fil. Cela prend du temps, mais tout se déroule en sécurité, tandis que les nuages, qui se faisaient menaçants quand nous grimpions le Clocher, s’estompent petit à petit.
Tout le monde refait – encore une fois ! – sa réserve et c’est reparti de plus belle. L’arête devient plus aérienne, c’est l’occasion de poser de nombreuses protections pour être sûrs que les trois cordées progressent et s’assurent correctement alors qu’elles tirent des micro-longueurs. Un système de vires côté Martigny nous permet d’arriver à la dernière partie de l’arête, encore très aérienne.
Enfin, on rejoint le sentier qui accède au sommet. Nous avons vraiment dépassé l’horaire imparti : les petites erreurs d’itinéraire, l’inoubliable Clocher, la nécessité de beaucoup s’assurer pour des cordées pas encore expérimentées, tout cela prend du temps ! Nous devons donc descendre par le vallon d’Emaney.
Le début de la descente est magnifique : de l’arête on plonge dans un vallon sauvage peuplé de bouquetins et de marmottes, et nous zigzaguons à côté du ruisseau, dans lequel Emily et Pierre feront une petite baignade. Arrivé à l’alpage, l’équipe est bien fatiguée : mais il reste encore près de 5km et de 750 mètres de dénivelé…
Après une courte pause, chacun ravale sa torpeur : nous marchons tant bien que mal jusqu’au parking, et c’est long, mais long ! La prochaine fois, il faudra demander l’autorisation de monter la voiture aux installations… L’équipe demeure cependant motivée jusqu’au bout, et quel bout ! Nous atteignons la voiture à 21 heures : 12 heures de course !
L’odeur des chaussures dans la voiture n’a pas non plus eu raison de la bonne humeur des participantes qui ne rêvent pourtant que d’une bonne douche et d’un repos bien mérité.
Bravo à toutes pour votre patience malgré un timing qui s’est étiré en longueur ! Bravo tout particulièrement à Emilie qui, pour sa première expérience en tant que leader de cordée, s’en est tirée comme une chef !
