Semaine d’été dans les Bernoises « Accueillir l’inattendu » … tel sera notre mantra!
Jour 1 – Lundi : en route vers les hauteurs Nous prenons la route ce lundi matin pour rejoindre les Alpes bernoises, impatients de passer cinq jours dans un décor grandiose et en bonne compagnie. Notre première étape : le parking de l’hôtel Wetterhorn, où nous laissons les voitures. De là, un bus nous conduit au départ du sentier qui mène à la Glecksteinhütte, notre refuge pour les deux premières nuits. La montée est superbe. Le sentier, étroit mais bien tracé, serpente dans un décor alpin sauvage. Quentin donne le ton « si vous tombez il faut se mettre en boule ! » Arrivés à la cabane, nous prenons juste le temps de nous installer rapidement avant de repartir pour une courte course sur une jolie arête, juste en contrebas, qui s’appelle l’arête des bouquetins. Une belle entrée en matière : aérienne, technique sans excès, parfaite pour se remettre dans le rythme de l’alpinisme. La semaine commence bien. La météo, elle, semble plus capricieuse et c’est la pluie qui nous pousse à rejoindre juste à temps la cabane.
Jour 2 – Mardi : lever matinal et frissons sur le glacier Petit déjeuner à 3h, avalé dans un demi-silence encore endormi puis nous quittons la cabane en direction du Rosenhorn. La course commence par une descente sur un sentier étroit et technique, où chaque pas demande toute notre attention. Nous entamons ensuite la remontée vers le glacier. Peu à peu, la nuit cède la place à l’aube. Le ciel s’illumine doucement, révélant les sommets dans des teintes magnifiques. Mais les choses se gâtent rapidement : de gros nuages s’invitent, les premiers éclairs zèbrent le ciel. Le tonnerre gronde. L’orage est sur nous. Les cheveux se dressent sous les casques – au sens propre. Quentin, réactif, repère une cavité sous une corniche. Nous nous y abritons bien serrés. Heureusement, l’orage s’éloigne et nous reprenons l’ascension, entre neige et rocher, et atteignons finalement le sommet du Rosenhorn, où nous savourons un pique-nique bien mérité. La descente s’effectue par un autre itinéraire, avec une série de rappels. En fin d’après-midi, nous retrouvons la cabane, fatigués, mais heureux.
Jour 3 – Mercredi : longue traversée et météo incertaine Nouvelle journée, nouveau départ très matinal. La météo est incertaine et nous devons rallier la Dossenhütte par un long itinéraire. Nous commençons par la Willsgrätli, une belle arête entre gneiss et calcaire qui nous mène sous le Wetterhorn. Là, nous choisissons de ne pas monter au sommet pour gagner du temps et tenter d’assurer la journée avant les orages annoncés. Nous poursuivons donc notre route sur les glaciers, puis en direction du Tossen, avant de suivre une arête jusqu’à notre nouveau refuge du soir, la Dossenhütte.
Jour 4 – Jeudi : retour en vallée, plan B à Grindelwald La journée débute par une longue descente vers Rosenlaui. Le sentier est raide et exigeant dès les premiers pas – une vraie remise en jambe. Mais la météo ne s’arrange pas. Notre projet initial (l’ascension du Rotstock avant de rejoindre la cabane du Mönch) tombe à l’eau – au sens propre. Direction Grindelwald, où nous faisons le point dans un café chaleureux. Le plan B se dessine : grimpe à Gletscherschlucht, une petite falaise du coin. Nous passons l’après-midi à laisser filer les nuages en jouant avec nos grosses chaussures sur le rocher parfois encore un peu humide. En fin de journée, nous prenons l’avant-dernier train pour le Jungfraujoch, cette gare irréelle perchée au coeur des Alpes. Nous arrivons juste à temps pour le souper à la cabane du Mönch. Le soir, c’est lecture de météo, les nouvelles sont mitigées, mais une fenêtre s’annonce le lendemain matin.
Jour 5 – Vendredi : l’hiver en juillet… et une dernière arête surprise Le lendemain matin, le réveil est plus tardif que d’habitude. Il neige. Il vente. Le Mönch restera dans les nuages. Nous redescendons en plaine au milieu des touristes qui eux espèrent entrevoir le glacier d’Aletsch, mais c’est l’hiver, et la montagne a fermé les rideaux. Nous prenons la route du Simmental. C’est finalement sur l’arête du Stockhorn (BE) que nous userons nos semelles. Une jolie dernière arête : “Chumm u lueg”, pour ceux qui comprennent. Une invitation parfaite pour conclure. Ces Alpes bernoises ont été généreuses avec nous. J’en garde : de très belles images plein la tête, la recherche d’équilibre sur les rochers, la marche sur la neige des glaciers, les traversées plus ou moins humides – et parfois franchement épiques – des cours d’eau, les différentes variantes de rösti, et surtout… des partages avec une équipe très chouette. Un merci sincère à tous les participants : Violaine, Nicoline, Renaud, Bertrand, Stéphanie, et surtout Francine tellement impliquée dans ces semaines d’été, et surtout Quentin, notre guide aux petits oignons.
Anne-Béatrice
